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Lettre de l’initiative commune n°1


Les plus optimistes parlent déjà d’un « printemps » des gauches et de l’écologie. Nous savons tous qu’avant d’en faire un « invincible été », selon les mots de Camus, il faudra affronter le choc qui s’étend sur le pays, et atteint déjà les Français dans leurs emplois, leurs projets et ceux de leur famille. Faire naître l’espérance dans ce moment-là exige une volonté de dépassement et un désintéressement total.

Cela nécessite aussi un cadre politique clair, à créer. Les conditions du succès commun doivent être précisées, c’est le sens de cette première lettre.

Nous avons voulu exprimer ensemble des propositions pour sortir la France de la crise. C’est l’urgence absolue pour notre pays. Qui prend la parole ces jours-ci est d’abord attendu sur des propositions solidaires et concrètes pour l’urgence sociale. Mais aussi, et dans le même moment, sur la façon dont ces solutions dessinent un nouveau modèle de société dans de nombreux domaines, face à la crise écologique qui ne faiblit pas : industrie, énergie, financement de l’économie, service public, démocratie, justice fiscale…

La tribune que nous avons signée n’est pas un programme de gouvernement, elle projette néanmoins l’action collective vers l’avenir. Nous sommes convaincus que ce qui s’invente et se construit en ce moment, au cœur de la crise, doit servir les grandes transitions qu’un pouvoir enlisé ne sait pas entamer.

Cette première démarche marque notre volonté commune de rompre avec le productivisme et le néolibéralisme. Elle n’arbitre pas cependant toutes les questions qui nous divisent et qu’il faut sans attendre remettre en débat (le futur du projet européen, la force de la promesse républicaine, les souverainetés à conquérir, la convergence des dynamiques sociales et de la puissance publique…)

Pour la première fois depuis 2017, une aspiration à penser et agir ensemble s’exprime fortement dans la société et pas seulement entre les partis. 

Disons-le encore : l’unité n’est jamais une fin en soi. Elle est à la fois une réalisation et un dépassement. Mais sans elle, rien n’est possible. La loi d’airain du rassemblement des forces (son absence = l’impuissance) ne peut être évacuée avec désinvolture.

Les temps ont changé, l’heure n’est plus à la réunion autour d’un grand parti. Le Parti socialiste et ses alliés s’étaient imposés quand un système bipartisan (puis tripartisan, avec le Front national) permettait des alternances régulières.

Aujourd’hui, il est urgent de faire l’apprentissage de nouvelles coalitions. Elles rassembleront des partis dont aucun ne peut prétendre à l’hégémonie. Elles ne sauraient de plus se limiter à des appareils politiques. 

La place centrale de l’écologie et du défi climatique change la donne. La nécessite de consolider les protections et les opportunités collectives et d’en inventer de nouvelles quand les précarités s’installent prolongent les combats des gauches.

Aspirer à l’unité, c’est donc se demander d’abord pour quoi faire. 

Nous avons proposé une « convention du monde commun », afin que les énergies disponibles travaillent sans tarder à un événement fédérateur à l’automne. De multiples initiatives naissent en ce moment. C’est heureux ! Des voix s’élèvent pour en finir avec les universités d’été séparées et pour débattre du monde d’après. Nous osons penser que ces projets, avec quelques efforts, convergeront au même moment et au même endroit.

Le succès de cet événement commun nécessite de rassembler quatre conditions :

  • Ce doit être un événement, mais aussi un processus. Il faut une mobilisation avant, des débats dans chaque région de France ensuite!
  • Chacun doit trouver sa place dans le grand débat qui s’ouvre enfin : les citoyennes et citoyens épris de profonds changements, les formations politiques, les forces associatives, les initiatives que portent des syndicats et des ONG.
  • Se donner une ambition, qui ne peut pas être qu’événementielle : c’est à une plateforme commune fondant une alternative démocratique, écologique et solidaire qu’il est indispensable de travailler.
  • Il nous faut le construire réellement en commun : des formes nouvelles de débats, un pays qu’on écoute et respecte, une démocratie qui s’invente, une co-production transparente entre les partis et les initiatives issues de la société civile. 

Du jamais fait. Mais la réussite est à ce prix.

* *

Pour L’Initiative Commune,

Guillaume Duval et Christian Paul


Notre démarche est ouverte, vous pouvez signer la tribune

Vous pouvez aussi réagir via contact@linitiativecommune.fr 

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